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POINT MHE AU 07/12/23

QU’EST-CE QUE LA MHE ?

La Maladie Hémorragique Épizootique (MHE), dont les premiers cas en France sont apparus fin septembre dans des élevages bovins de la zone pyrénéenne, est une maladie virale des ruminants domestiques et sauvages, non contagieuse, non transmissible à l’homme et qui ne présente pas de risques pour la consommation des denrées d’origine animale. Chez les ruminants domestiques, seuls les bovins expriment des signes cliniques, les ovins peuvent être infectés sans être malades et les caprins ne semblent pas être porteurs du virus. Cette maladie est présente depuis une trentaine d’années en Amérique du Nord et depuis fin 2022 en Europe à des degrés divers au Portugal, en Espagne, en Italie, et donc en France depuis peu.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES OBSERVÉS ?

Chez les bovins, ils sont assez semblables à ceux de la FCO : fièvre, salivation importante, langue très gonflée pouvant être extériorisée de la bouche, zones blanchâtres de nécrose sur les gencives ou sur la langue, importantes boiteries avec gonflement des membres, congestion importante du mufle et des naseaux qui deviennent très rouges.
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La douleur à la manipulation de la bouche ou du mufle est très marquée. Les animaux touchés ont beaucoup de mal à se déplacer, s’abreuver et s’alimenter. Les soins, d’autant plus efficaces qu’ils sont apportés rapidement, consistent en premier lieu à diminuer la douleur, à offrir un logement confortable et à aider à la prise d’eau et de nourriture. Dans un troupeau, le nombre de bovins malades est très variable car la MHE n’est pas contagieuse donc ne se transmet pas directement d’un animal à un autre mais nécessite l’intervention, comme pour la FCO, d’un moucheron qui est le vecteur du virus. La plupart des départements touchés font cependant état d’un grand nombre de cheptels atteints et dans chacun d’eux, de 5 à 40% de bovins malades, parfois très gravement. Il n’existe à ce jour pas de vaccin pour prévenir l’infection, des travaux de recherche ont débuté pour en mettre un au point.

QUE FAUT-IL FAIRE EN CAS DE DOUTE SUR SON TROUPEAU ?

Comme la FCO, la MHE est à déclaration obligatoire, il est donc impératif d’accroître encore plus la surveillance de son troupeau, à une fréquence d’autant plus grande que les symptômes évoluent vite, et de faire appel à son vétérinaire sanitaire au moindre doute, les frais de visite, prélèvements et analyses nécessaires au diagnostic de la MHE sont pris en charge par l’État. Concernant la faune sauvage, le réseau SAGIR, né du partenariat entre l’Office Français de la Biodiversité et la Fédération des Chasseurs dont le rôle est de surveiller les maladies infectieuses, est activé sur la MHE.

QUELLES SONT LES MESURES PRISES LORS DE CONFIRMATION D’UN FOYER ?

Du fait de l’émergence de cette maladie en France et de l’absence de vaccin disponible, une zone de protection d’un périmètre de 150 km autour d’un foyer est mise en place dès la suspicion. À la date du 23/11/23, la totalité du département de la Lozère est en zone de surveillance.
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Pour les mouvements nationaux, la sortie des bovins, ovins et caprins hors de cette zone est régie par des dispositions règlementaires prévoyant la réalisation d’une désinsectisation des animaux (attestée par l’éleveur) et d’une analyse PCR au minimum 14 jours après, attestant qu’ils ne sont pas porteurs du virus. Le mouvement peut ensuite s’effectuer dans les 14 jours maximum suivant la PCR.
Le coût des PCR, qui ne peuvent pas être réalisées en mélange à l’heure actuelle, est dans ce cas à la charge des éleveurs.
Lors de ces mouvements, l’attestation de désinsectisation et les résultats des PCR doivent accompagner les animaux.

Les veaux, agneaux et chevreaux de moins de 70 jours issus de la zone de surveillance peuvent la quitter sans PCR en vue d’être engraissés dans des bâtiments fermés et protégés des vecteurs situés hors de cette zone, sous réserve que :
            *aucun animal du troupeau naisseur ne présentent de signes cliniques de MHE le jour du départ
            *le centre d’allotement est situé en zone de surveillance
            *les animaux et moyens de transport sont désinsectisés avant sortie de la zone
            *le bâtiment d’engraissement a été désinsectisé avant l’arrivée des animaux
            *les animaux sont destinés, après engraissement, uniquement à l’abattage sur le territoire

Attention : si ces jeunes animaux sont destinés à l’export, les modalités restent les mêmes que pour les adultes (cf point suivant)

QUELLES CONSÉQUENCES SUR LES MARCHÉS ?

La MHE étant règlementée au niveau européen, l’export pour l’élevage ou l’engraissement de bovins, ovins et caprins depuis la zone de surveillance vers un autre État Membre n’est pas permis. Néanmoins, les négociations menées avec certains pays de l’UE ont permis de rouvrir, sous conditions, les frontières avec :
*l’Espagne, sous réserve d’absence de signes cliniques sur les animaux prévus à l’export dans les 24h avant départ
*l’Italie, sous réserve de désinsectisation des moyens de transport et des animaux et d’obtention d’un résultat négatif à une PCR MHE réalisée au moins 14 jours après la désinsectisation. Le mouvement doit ensuite se faire dans les 14 jours après le prélèvement PCR.

QUELLE EST LA SITUATION NATIONALE ?

Les régions Occitanie (départements 09, 11, 31, 32, 46, 65, 66, 81 et 82), Nouvelle-Aquitaine (départements 19, 24, 33, 40, 47, 64, 79 et 87), Pays de Loire (départements 44 et 85) et Bretagne (département 56) sont à l’heure actuelle les seules où des foyers ont été confirmés.
Au 07/12/23, 3 636 foyers avaient été confirmés en France.